Vinicio Prizia
Ricordando quando ero suo allievo
I tratti, i segni sono il linguaggio essenziale dell'incisione. E un linguaggio che esiste da sempre. L'invenzione del bulino ha la stessa età, ed è con quello che Jean-Pierre Velly ha segnato la sua esistenza.
Dedicare la propria vita a guardare dove nessuno guarda, cercare quello che gli altri si rifiutano di osservare. Prestare la propria attenzione alle erbacce, ai topi, ai rifiuti, alle putrescenze, con preziosa umiltà. Solo allora la sofferenza diventa amore, intima raffinatissima sensibilità.
La sua vita è stata breve, sofferta ed esemplare, costruita con coraggio, segno dopo segno. Una stella staccata dal cielo con la punta del bulino, tracciata segno dopo segno sulla lastra. E come far scorrere un rosario tra le mani.
L'acido, il torchio, l'inchiostro, le pietre, il martello. E poi lo stridere del metallo quando il bulino lo intacca. E allora che la mano segna - disegna, leviga, lucida, piega il metallo al proprio volere. Bisogna fare grandi sforzi in piccoli punti. Si scrive la storia con i segni, uno per uno, come i graffi brillanti della puntasecca. E come trasformare l'universo, schiacciare i tratti, sbarbare, risollevare il metallo, scoprire il rame portato a specchio sotto il nerofumo, la luce dietro al buio. I punti i tratti, creano le stelle, Vega, Betelgeuse, la Deneb del Cigno. Un nuovo big bang.
I segni racchiudono l'essenza del creato come per un collasso gravitazionale e poi riesplodono, spazzando via tutto: alberi, uomini, cose.
A un point, c'est tout, il massacro degli innocenti, la paura, la fuga dal caos apparente, dal dramma, per una nuova eternità.
E poi, a spasso per via XX Settembre, come ogni giorno, magari insieme, ricordando quando ero suo allievo.
Vincio Prizia dirige il Centro dell’Incisione di Formello
Vinicio Prizia
Me souvenant, lorsque j’étais son élève
Les traits, les signes sont le langage essentiel de la gravure. C’est un langage qui existe depuis toujours. L’invention du burin date de cette époque; c’est grâce à lui que Jean-Pierre Velly a marqué son existence.
Consacrer sa vie à regarder là où personne ne regarde, chercher là où les autres refusent d’observer. Prêter l’attention aux mauvaises herbes, aux rats, aux détritus, au pourrissement avec une humilité sincère. Seulement là, la souffrance devient amour, intime sensibilité raffinée.
Sa vie fut brève, douloureuse et exemplaire, construite sur le courage, signe après signe. Une étoile détachée du ciel à la pointe du burin, signe après signe sur la planche. Comme égréner un rosaire entre les doigts.
L’acide, la presse, l’encre, les pierres, le marteau. Et puis le crissement du métal quand le burin l’entame. C’est alors que la main marque - dessine, polit, fait briller, plie le métal à son bon vouloir.
Il faut faire des grands efforts dans des endroits très petits. L’histoire s’écrit avec des traits, l’un après l’autre, comme les griffures de la pointe-sèche. C’est transformer l’univers, écraser les traits, ébarber, soulever le métal, découvrir le cuivre luisant comme un miroir sous le noir de fumée, la lumière derrière l’obscurité. Les points, les traits crééent les étoiles, Vega, Betelgeuse, Deneb du Cygne. Un nouvau big-bang.
Les signes renferment l’essence du créé à l’image de l’effondrement gravitationnel, puis ré-explosent, balayant tout: arbres, hommes, choses.
Un point, c'est tout, le massacre des innocents, la peur, la fuite du chaos apparent, du drame, vers une nouvelle éternité.
Et puis, me promenant rue du XX Settembre, comme tous les jours, parfois ensemble, je me souviens lorsque j’étais son élève.
Vincio Prizia dirigeait le Centre de la Gravure de Formello