Velly     Gérard Trignac
 

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Gérard Trignac est né en 1955; il vit et travaille près de Bordeaux. Voici les oeuvres présentées au Panorama Museum puis une sélection d’estampes de l’artiste.

Gérard Trignac


Quelle est donc l’étrange fascination qui s’opère en nous quand nous regardons une estampe de Gérard Trignac ? Ce sentiment très largement partagé - on aura pu le constater depuis presque vingt ans qu’il expose ses gravures dans le monde entier - est du sans doute a de multiples facteurs. Certes, les centaines d’heures que l’artiste emploie pour compléter une planche n’est pas étranger au phénomène d’admiration. Mais c’est sans doute la noirceur de cette architecture post industrielle laissée à l’abandon, des friches de glorieuses cités vouées à l’anéantissement, cette fierté humaine mise à bas font de chaque estampe de Trignac une vanité contemporaine.


On aura compris ce qui fait la singularité de l’artiste. Volontairement sourd aux tentations de la mode et de la contemporanéité, il affirme sa volonté têtue de rester graveur et graveur figuratif. Avec patience il attaque la plaque de cuivre à l’eau-forte. Il la reprend au burin, à la pointe sèche et pousse le souci du beau travail jusqu’à assurer lui-même les tirages, toujours restreints. Des maîtres élus et aimés sont les provocateurs de ses rêves architecturaux. Mais Duvet, Callot, Bresdin ou d’autres ne sont que des points de départ puisqu’il les nourrit de ses inquiétudes personnelles. S’il se réclame de Piranèse pour l’architecture et la gravure, il se tourne vers Rembrandt pour la lumière. Il accorde une grande importance aux jeux d’ombre et de lumière, usant d’une gamme étendue de gris. Dans ses dessins, au crayon ou à la plume, et ses lavis, il reprend souvent les mêmes compositions, les laissant évoluer d’une technique à l’autre.


Son trait n’est pas sans rappeler celui très largement diffusé de la bande dessinée. Dans ses planches, nulle présence humaine ; et si parfois de microscopiques personnages s’y sont égarés, ils passent inaperçus, faisant partie intégrante de l’environnement architectural. Cette notion d’environnement est primordiale. Gérard Trignac ajuste les éléments les uns aux autres en accordant a chacun une importance égale. Ses architectures, empreintes d’un humanisme profond, conjuguent équilibre et harmonie. A l’instar d’un de ses maîtres, Claude-Nicolas Ledoux, il aurait pu vouloir souhaite être architecte au XVIIIème siècle. Mais aurait-il alors accepté les contraintes de ce métier qu’il a refusé deux siècles plus tard ? Aujourd’hui, il voyage dans le temps, il parcourt l’Histoire, de l’Antiquité au lendemain d’un éventuel cataclysme planétaire. Gérard Trignac part d’une parfaite connaissance du réel, qu’il s’approprie ensuite pour mieux le détourner de son contexte. Il rassemble toujours une documentation importante, puisant dans les livres ou les revues, exécutant des croquis ou accumulant des photographies. Il aime à se promener dans les villes, à l’affût de l’extraordinaire, de l’inattendu. Ainsi, à Paris, a-t-il redécouvert la Tour Eiffel en accédant à son sommet par son étroit escalier, et le Centre Georges Pompidou en l’apercevant depuis la rue Simon Le Franc. Ses lieux de prédilection sont les usines désaffectées, cités désolées, mémoire vivante de l’activité humaine. De Venise, qu’il a visitée étant enfant, il garde un souvenir profond. Presque toutes ses architectures se reflètent dans une eau calme, paisible, mais aussi mystérieuse, cachant ce qu’elle recouvre, laissant ainsi libre cours à l’imagination.


Les titres de ses œuvres participent pleinement à cet univers poétique qui se situe dans la tradition de ses maîtres. Mais ce bâtisseur d’univers de légende qui n’hésite pas à signer ses constructions à même la pierre, rêve de voir celles-ci devenir réalité. Son fantastique est inexorablement lié à une angoisse dans laquelle certains voudront voir le refus du présent, la peur d’un futur déshumanisé : noires visions du lent écroulement des constructions humaines enfermées dans la prison du temps.


N’en doutons pas, Trignac restera un des très grands graveurs de notre époque.


Né en 1955 à Bordeaux, Gérard Trignac prépare, avant de partir pour la Casa Vélasquez à Madrid (1982), l’École d’architecture de Bordeaux. Il en garde cette passion pour l’architecture visionnaire qui lui fait créer des villes fantômes à l’atmosphère irréelle, les ruines d’une Atlantide figée dans l’attente. Ses œuvres, respectueuses du détail jusqu’à la minutie, rendent ainsi l’atmosphère irréelle des anciennes légendes : un monde imaginaire, aux lignes fuyantes, aux perspectives parfaites, aux lumières étranges où constructions et volumes s’équilibrent dans une immobilité insolite. Bâtisseur de murailles escarpées, de couloirs ténébreux, de cités prométhéennes, Trignac pousse jusqu’au vertigineux la perfection de ses travaux.

Sa première exposition personnelle a lieu en 1980 à la Galerie Condillac, Bordeaux. L’année suivante il obtient le Premier prix de dessin de la ville de Bordeaux ainsi qu’une bourse de gravure attribuée par l’Académie des Beaux-Arts de Paris

En 1984, il expose à la Galerie Bernier, Paris ainsi qu’à la Société des Peintres et graveurs français à la Bibliothèque Nationale, Paris. En 1985, il illustre Le Château et Tristan et Iseut, publié par le Club du Livre et expose à la galerie L’Angle Aigu, Bruxelles. 1986: exposition personnelle à la Galerie K, Lyon et acquisition du Musée Espagnol d’Art Contemporain; illustre le poème de Philippe Soupault Ode à Paris. En 1987, il participe à l’exposition Huit graveurs à la Galerie Condillac, Bordeaux.  Deux ans plus tard, il illustre L’Immortel de Jorge Luis Borgès pour le compte des Bibliophiles de l’Automobile Club de France et l’année suivante les Éditions Natiris publie 10 ans de gravures, avec un texte de Gilbert Lascault; suit une exposition personnelle à la Galerie Michèle Broutta, Paris. 1991: exposition personnelle à la Galerie Torculo, Madrid; exposition personnelle à la Galerie les Argonautes, Lyon. En 1993, il illustre Les Villes invisibles d’Italo Calvino pour Les Amis du Livre Contemporain; suivent les expositions personnelles à la Galerie Michèle Broutta, Paris; à la Bibliothèque de Bordeaux ainsi qu’à la Galerie Torculo, Madrid et enfin l’exposition personnelle à la Galleria del Leone, Venise (avec Francois Houtin). En 1997, il est nommé Académicien associé, section Art (Académie internationale de Greci-Marino, Italie) et obtient l’année suivante une exposition personnelle à la Galerie Palladion, Toulouse.

En l’an 2000 sont organisées deux expositions personnelles, l’une à la galerie Condillac, Bordeaux, l’autre à la Galerie Michèle Broutta, Paris. Enfin en 2004  se tient la première rétrospective de son oeuvre gravé à la Bibliothèque municipale de Bordeaux avec l’édition de Les Portes du Silence, catalogue raisonné (William Blake & Co). Il commence sa collaboration avec le monde de la publicité  et des jeux vidéo. 


Il a obtenu le premier prix du Salon de la Gravure Originale de Bayeux, le premier prix du Salon des Méridionaux de Toulouse, le Prix Charles Oulmont, Fondation de France, le Prix Kiyoshi Hasegawa, le Prix de gravure Michel Ciry.

Depuis trente ans, il participé à de très nombreux rendez-vous professionnels autour de la gravure (IFPDA Print Fair, New York; Art On Paper Fair, Londres, Imprimatur, Milan, Works On Paper, New York, Art On Paper Fair, Bruxelles, Estampa, Madrid, Salon de l’Estampe, Paris, avec ses différentes galeries).



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