Velly     Pierre Higonnet @ Panorama 2009
 

Allocution de Pierre Higonnet donné au Musée Panorama

le samedi 31 Octobre 2009


“Je tiens d’abord à remercier le Dr. Gerd Lindner pour son enthousiasme merveilleux et le travail formidable qu’il a consacré à cette exposition, enthousiasme qu’il a transmis au personnel prévenant du Musée Panorama. Le Dr. Lindner n’a pas hésité à aller au-delà du devoir et de sa mission pour rendre cette exposition la plus complète possible. Mes profonds remerciements vont aussi à Julie Higonnet ainsi qu’à Mme. Rosaria Fabrizio pour leurs infatigables efforts et diligence dans la définition et l’organisation des différents aspects de cette manifestation, la plus importante consacrée à Velly depuis la rétrospective de la Villa Médicis de 1993.


Je tiens à dédier cette soirée à deux personnes qui ne sont pas ici aujourd’hui:  à la mémoire de Mme Rosa Estadella Garcia Velly, épouse de l’artiste, artiste elle-même, mère des enfants de Jean-Pierre, muse et modèle pendant de longues années; je voudrais aussi rendre hommage à la mémoire de Giorgio Soavi et Michel Random, deux amis et amateurs de l’oeuvre de l’artiste qui nous ont quitté l’année passé.


L’autre personne que je souhaite associer à cet hommage est Giuliano de Marsanich de la Galerie Don Chisciotte de Rome, l’ami, le “gallerista” de Velly durant toute sa carrière. Giuliano: de Bad Frankenhausen à Rome: merci pour tout ce que tu as fait pour ton ami.


Ma reconnaissance va aux collectionneurs de Velly qui spontanément ont prêté leurs tableaux, s’en privant ainsi pendant une longue période de temps afin d’en faire profiter le public du Musée Panorama


Je salue Catherine Velly, fille de l’artiste qui est présente ce soir - et qui, petite fille, a vu peindre ces oeuvres -  ainsi que son frère Arthur. Je salue aussi les personnes présentes ce soir qui ont fait un long voyage pour honorer l’art et l’inoubliable figure de l’artiste. Je remercie en particulier la famille Scatafassi pour leur soutien répété. Enfin, mes félicitations les plus sincères vont à toutes les personnes qui ont contribué et réalisé le catalogue de l’exposition, la plus belle publication jamais imprimée sur ce travail.


*


Pour Velly, l’art était une sorte de religion, une croyance dans les voies mystérieuses de la Nature. Son travail n’a jamais été compromis par le succès, la vanité, ou l’argent. Son oeuvre a été faite lentement et soigneusement par un esprit libre. Elle est authentique, elle est pleine de vie et d’espoir, bien que parfois effrayante et angoissante: elle est tragique et soufferte, profondément humaine.


Le but de l’artiste est déclaré: son espoir est bien d’enclencher un implicite dialogue muet avec le spectateur. Se détaillant, il dépeint en même temps le regardant, vous, moi et le reste d’entre nous. Pareillement, à travers ses paysages, on entrevoit tout l’univers.


Quelle est donc le legs de Velly? Il est certainement différent pour chacun. Un fait cependant persiste: si vous regardez vraiment n’importe quelle chose, même la plus banale (en apparence), la plus ordinaire, une plante, un être ou bien un objet, si vous la regardez avec toute l’attention nécessaire, vous découvrirez bientôt qu’elle est vraiment extraordinaire.


Prenez par exemple un rat, et même un rat mort: regardez-le de près. Nombre d’entre nous pensera que c’est dégoûtant. En réalité, le rat est une créature extraordinaire, extrêmement complexe, le fruit de millions d’années d’évolution, infiniment plus sophistiquée que n’importe quel ordinateur ou de n’importe quelle entreprise humaine. Les insectes, il les adorait, les beaux et les communs. Son atelier en était rempli. A ce propos, Jean-Pierre n’hésitait pas à se comparer - et j’imagine, le reste d’entre nous - à un insecte, un rat ou une chauve-souris. “Ils sont égaux”, aimait-il à répéter.


Il aimait les plantes et il en a fait de nombreux portraits d’elles; la plupart de ces fleurs, lentement, se fanent dans un vase ou un verre très ordinaire. Ses motifs floraux sont en fait des touffes de mauvaises herbes, des entrelacs de feuilles d’espèces communes et sauvages qu’il cueillait lors de longues randonnées dans la campagne romaine.  Comme par exemple les orties: regardez comme elles sont belles! Et c’est pour cela qu’il les a peintes avec autant d’amour. Pour vous. Pour que vous les voyiez. Pour vous les faire observer, et que vous pensiez aux orties ... Il aurait pu sans doute ajouter: les vraies sont dix fois plus belles encore ! Et vous pensez que les gens ne les regardent même pas ! Pire, ils tentent de les arracher, de les éradiquer pour toujours s’ils le pouvaient !






Velly avait du charisme. Il avait cette capacité d’éclairer les personnes. Il voulait traduire pour les gens ce qu’il voyait mais surtout ce qu’il ressentait. Et voyez par vous même avec quelle acuité et exactitude il fit son rapport.


Trait après trait, heures et heures sans fin, jour après jour. Toute une vie. Travaillant, assis, fumant, pensant et rêvant dans une petite pièce, son volontairement sombre atelier de Formello dans la campagne romaine, loin du bruit et de la fureur de la ville. Patiemment Velly dessine.


Beaucoup d’entre nous n’ont jamais rien vu, ni même entendu parler de Jean-Pierre Velly jusqu’à aujourd’hui. C’est pourquoi, cher visiteur, ce soir laissez-moi vous donner un petit conseil: prenez le temps de regarder ces oeuvres de près et rappelez-vous que dans ces petits détails sont cachés intentionnellement d’autres images, éléments qui sont parfois une clef pour comprendre pleinement le propos de l’artiste.


Aujourd’hui, nous sommes fiers de présenter une part très significative de l’art de Velly. Prenez le temps de les regarder attentivement. Revenez les voir de temps à autre pour ceux d’entre vous qui ont la chance de vivre près de Bad Frankenhausen. Et ne soyez pas surpris si vous y découvrez de nouvelles choses la prochaine fois que vous les verrez.


Après avoir vu l’exposition,nous espérons avoir contribué à votre conscience de toutes les choses qui nous entourent et peut-être se rendre compte que toutes ces merveilles sont là, juste devant nous: une feuille, un arbre, une fourmi, un escargot, un verre d’eau. Comme les choses sont merveilleuses est en essence le message que j’ai reçu de Velly. J’espère donc que cette exposition saura aussi enrichir votre vision du monde.


Merci.




Voir des photos du vernissage le 31 Octobre au Musée Panoramafoto_vernice_Panorama.html
   
Voir les oeuvres exposées display au Musée Panoramaworks_at_Panorama_1.html
   
Voir des photos de l’exposition le 31 Octobre au Musée Panoramafoto_expo_Panorama.html






Speech given by Pierre Higonnet @ the Panorama Museum

on October 31st, 2009


I first wish to thank Dr. Lindner for his marvelous dedication and enthusiasm to this particular exhibition, dedication he conveyed to the wonderful staff of the Panorama Museum. Dr. Lindner has not hesitated to go way beyond the call of duty to make this exhibition as complete as humanly possible. My many thanks also go to Mrs Rosaria Fabrizio as well as to my wife Julie Higonnet for their heartfelt diligence and application in organizing the different aspects of the show, the most important since the 1993 exhibition at the Rome French Academy.


I would like to dedicate this very special afternoon to two people who are not here with us today: to the memory of Mrs Rosa Estadella Garcia Velly, wife of the artist, artist herself, mother of Jean-Pierre’s children, muse and model for many years; I also wish to pay tribute to the memory of both Giorgio Soavi and Michel Random, two major appreciators and connoisseurs of the artist that have passed away last year.


The other person I wish to dedicate the evening is to professor de Marsanich of the Don Chisciotte Gallery, Rome, Velly’s art dealer and friend for twenty years. Giuliano: from Bad Frankenhausen to Rome: thank you for everything you did for your friend.


I am deeply grateful to our distinguished collectors who acquired art by Velly and where generous enough to take them off their walls for such an extended period of time for the German public’s appreciation. My heart goes out to Ms Catherine Velly, daughter of the artist and to her brother Arthur. I salute also a certain amount of people here tonight who made a long journey to Germany to honor the art and the unforgettable figure of the artist. I especially thank the Scatafassi family for their continuous support. I also thank all the people involved in the making of the catalogue, the most beautiful book ever printed about this artist.


*


For Velly, art was a kind of religion, a belief in the mysterious ways for Nature. His work was never compromised by pride, the market, or money. It was made slowly and carefully by a free spirit, a liberated mind. It is both authentic and true, it is full of life and hope, as well as eerie and fearsome: it is tragic and suffered, profoundly human.


The goal of this particular artist is not vain; on the contrary his hopes are to prompt an implicit and wordless dialogue with the observer. Detailing himself, he depicts the viewer, you, me and the rest of us. Likewise, through one of his landscapes, one grasps a part of the whole universe.


So what is Velly’s legacy? It is different perhaps for everyone. However one fact remains: if you look at just about anything really, even the most banal, ordinary thing, plant, being or artifact, if you look at it with great attention, you’ll discover that it actually is quite amazing.


Take for instance a rat, maybe even a dead rat, look at it from up close, well, perhaps one would think it is really is quite disgusting. In reality, the rat is an extraordinary creature, extremely complex, generated by millions of years of evolution, a hundred million times more sophisticated than any modern computer or anything man-made.


As for insects, he loved them, the pretty ones and the common ones. His studio was filled with them. By the way Jean-Pierre used to compare himself - and I guess through him, the rest of us - to insects, rats or bats. “We are all equal” he would often say.


He also loved plants and he certainly painted many; most of these “flowers” are fainting slowly in vases or glasses. And many floral motifs are actually shrubs, dried herbs, wild common plants he would collect during hour long walks through the countryside. 


Nettles for instance: look how beautiful they are! he might have said. And that’s why he painted them so delicately. For you to see, to watch, observe and think about nettles ... And he would have added: “Believe me, the real ones are ten times better ! ... And can you believe most people don’t even look at them! Even worse, they cut them down trying to get rid of them, forever if they could!”


Velly possessed charisma. He had this capacity to enlighten people, to be an eye opener for others. Artistically, he wanted to tell people what he saw and how he felt, and see for yourself how accurately he made his report.


Stroke after stroke, hours and hours on end, day after day. A life time. Working, sitting, smoking, thinking and dreaming in a small room, his darkened atelier located in Formello in the Roman countryside, far from the noise and fury of the city. Patiently Velly drew.


Many of you have haven’t seen works or possibly even heard about Jean-Pierre Velly until this day. It is why, dear visitor this evening, I give you a small word of advice: like any significant exhibit of its kind, take time to look at the works from up close and bare in mind that there are minute details intentionally hidden here and there, elements which are a key to fully understand the artist’s purpose.


Today, we are proud to uncover today a very significant section of Velly’s art. Take time to look at them carefully. Maybe come and see them again sometime, at least for the ones who are fortunate enough to live in or near Bad Frankenausen. Don’t be surprised if you discover new things each time you look at them again.


After viewing the show, we hope that you will get more awareness of all the things surrounding you and perhaps remember that wonders are right here, in front of us: a leaf, a tree, an ant, a snail, a glass of water.  How marvelous things are is in essence the message I received from Velly. Figuring that out is maybe the greatest secret of them all.  I hope this exhibition may enhance your vision of the world in an interesting way.


Thank you.


See the pictures of the opening on October 31st at the Panorama Museumfoto_vernice_Panorama.html
   
See the artworks on display at the 
Panorama Museumworks_at_Panorama_1.html
   
See the pictures of the exhibition at the Panorama Museumfoto_expo_Panorama.html

Jean-Pierre Velly – Zwischen den Welten

31 Oktober 2009













Pierre Higonnet e l’incontro magico con JPV

(leggere il testo di Rosaria Fabrizio per esteso)


lire le texte de Rosaria Fabrizio sur Pierre et Julie Higonnet en Français



... Scovato il sito dedicato a JPV e leggendo dell’Associazione degli Amici a lui dedicata, fondata da Pierre e Julie Higonnet scrissi una mail, breve, poche righe per dire che ci sarebbe piaciuto organizzare per il Panorama Museum una mostra dedicata all’artista.


Nel giro di poche ore fui inondata da un mare di domande e osservazioni. L’irruenza bonaria di Higonnet ci catapultò immediatamente nel cuore pulsante dell’opera di JPV, dell’artista e dell’organizzazione della mostra che ne sarebbe seguita. Capelli arruffati, completamente bianchi, sguardo sornione, viso paffuto e quel suo accento buffo lasciavano solo intravedere la profondità di animo del personaggio. Aveva conosciuto JPV solo due settimane prima della sua morte in un’età giovane, quando si è ancora inesperti della vita e di quello che essa riserva, eppure – così scrive nel suo sito – fu un’esperienza indelebile che lo ha profondamente segnato. Il suo racconto è affascinante, grazie ad un incontro fortuito, quasi di passaggio, la sua vita sterza dirompente verso l’incontro e l’amore per le opere di JPV.


Da due mie domande scaturisce il fiume in piena delle sue risposte. Pierre Higonnet: “L’incisione è da sempre stata una delle mie più grandi passioni. La famiglia di mia madre era composta da antiquari, più legata all’arte della stampa quella di mio padre; pertanto l’incisione mi è sembrata da subito il punto di incontro naturale tra queste due culture. Da bambino, tutti i mercoledì di ogni settimana, andavo con mia madre a visitare il Louvre e ricordo che facevo molta fatica a percepire l’arte contemporanea. Questa mi pareva brutta e di poco interesse. Facevo fatica ad intuire perché il XX Secolo avesse prodotto così poca arte valida, finché non capii che le proposte fatte dalle gallerie erano legate più ad esigenze di mercato che votate alla bellezza.


Dopo gli studi fatti all’Università mi interessai di fotografia e lavorai per cinque anni nel campo della pubblicità, un settore che tuttavia ho sempre considerato di basso profilo. Eppure avevo avuto anche dei riscontri positivi in questo campo, però non mi interessava molto e sentivo di voler lasciare Parigi. Mi ero innamorato dell’Italia e in particolar modo di Venezia. Fu lì che mi trasferii nel luglio del 1989. Una delle prime persone che conobbi fu Edo Janich, incisore e scultore, con lo studio d’artista proprio accanto alla mia abitazione. A Parigi avevo fatto un po’ di incisione da dilettante, più per conoscere la tecnica che per creare arte e quando incontrai Janich iniziai a collaborare con lui nello studio.
I primi giorni di maggio del 1990 si svolgeva alla Galleria Don Chisciotte di Roma una sua personale e volli andare con lui al vernissage. Fu quella sera che conobbi JPV, di cui avevo solo sentito parlare da Janich che lo frequentava da circa vent’anni e aveva rispetto ed ammirazione per la sua opera. Arrivati alla Don Chisciotte Giuliano de Marsanich me lo presentò. All’epoca dell’incontro con JPV coltivavo una vaga

Giuliano de Marsanich assieme a Pierre Higonnet, 2006

idea di aprire una galleria d’arte, per fare delle proposte diverse dalle altre. Ma avevo 23 anni, la medesima età di Velly quando venne in Italia, niente mezzi, né nome, né un fondo, né tanto meno artisti sotto contratto, mi fidavo solo del mio giudizio e del mio istinto. Così iniziai a girare per le gallerie alla ricerca non di ciò che meglio si vendeva, ma semplicemente di quello che a me piaceva. Saputolo, de Marsanich mi diede dei cataloghi, tra i quali ricordo benissimo Bestiaire perdu.


Dopo andammo a cena presso un ristorante vicino alla Don Chisciotte. Quella sera fu speciale. Ero seduto proprio accanto a JPV e con lui parlai tutta la sera, anche perché ancora non avevo molta dimestichezza con l’italiano. JPV era minuto, magro, aveva dei capelli folti e ricci piuttosto impressionanti. Parlava poco, però emanava un’energia così forte, quasi fosse un’aurea, una forza difficile da descrivere. È un’esperienza rara nella vita incontrare una persona che, anche se non dice molto, non parla, o esprime poco a parole, evidenzia nel suo intimo una fonte così ricca e  profonda, talvolta molto triste, melanconica, che produce una fortissima impressione nell’interlocutore. Chiacchierammo per tutta la serata, ma in realtà non avevo idea di chi fosse, ero unicamente consapevole di aver dinanzi una persona speciale. Tornato a Venezia, qualche settimana dopo venni a sapere da un artista di origine svizzera con il quale avevo legato, Serge d’Urach, che JPV era annegato tragicamente nel lago di Bracciano. La notizia mi provocò un effetto profondo. Poi d’Urach, parlando di JPV, che aveva conosciuto molto bene intorno agli anni ‘80, mi disse una frase che per parecchio tempo mi è riecheggiata in testa. ›Caro Pierre, JPV era la Rolls-Royce dell’incisione!‹ Queste parole mi hanno segnato enormemente. Successivamente aprii una galleria sull’isola della Giudecca a Venezia, la Galleria del Leone, dedicata in generale alle opere su carta, all’incisione, ma anche al disegno e all’acquerello. Avevo diversi artisti, ma quelle parole non mi avevano mai abbandonato. Tra il 1993–94 mi volli avvicinare al mondo di Velly, approfittando di una fiera d’arte contemporanea che si svolgeva proprio a Venezia, nel Convento delle Zitelle, intitolata Du Fantastique au Visionnaire di cui uno dei curatori era Michel Random, grande amico di JPV. Ricordo che Random insistette particolarmente per avere una presenza di JPV alla fiera e così proposi di occuparmene. Presi contatto con la moglie Rosa Estadella a Formello e l’invitai a presentare sia i suoi lavori che una serie di incisioni di JPV.


Lei mi portò un nucleo di 40 incisioni del marito che decisi di esporre separatamente creando una sorta di mini-personale dell’artista. In quella fiera ebbi modo di approfondire la conoscenza con Michel Random, caloroso ammiratore di JPV. Tuttavia alla fine della fiera non avevo venduto nemmeno un’incisione. Ero così pronto a restituirle tutte. Rosa invece insistette affinché tenessi io quel nucleo di incisioni e mi propose di acquistarle un po’ per volta. Nell’arco di cinque o sei anni arrivai a comprarle tutte. Ne presentai alcune alla fiera di Bologna, ma per fortuna non riuscii a vendere nemmeno un pezzo. Verso la fine degli anni ‘90 avevo capito che il momento di JPV non era ancora arrivato, almeno per me. Decisi quindi di ritirare tutte le opere dalla Galleria e le misi a casa mia. Avevo la casa interamente tappezzata da quelle incisioni, affascinanti, estremamente misteriose, opere che in un certo senso non avevo ancora compreso del tutto. Le ammiravo, ogni tanto mi soffermavo a ripercorrerle con lo sguardo. Come erano difficili!


Passarono gli anni, finché un giorno – e siamo nel 2002 – Gianni Scatafassi, mio vicino di casa alla Giudecca e fervido ammiratore delle opere di JPV mi informò di una sua grande mostra a Formello.
Ci andai per vedere l’antologica e lì potei ammirare molte incisioni che io non possedevo. A dire il vero gli affari in galleria in quel periodo andavano tutt’altro che a gonfie vele, ma avevo un po’ di soldi da parte, perché non ho mai voluto arricchirmi con le opere d’arte e ho sempre cercato di investire i guadagni acquistando altri pezzi. Proprio alla mostra di Formello curata da Giuseppe Appella decisi che mi

Giuliano con l’amico Gianni Scatafassi, 2007

sarebbe piaciuto acquistare le incisioni che mancavano alla mia collezione. All’epoca Rosa era scomparsa in seguito ad una lunga malattia. Così inviai un elenco a de Marsanich che mi mise da parte 17 incisioni. Le acquistai tutte di un colpo. Quel giorno avevo preso una stanza d’albergo nei pressi di Piazza Navona. Avevo comunque speso un piccolo patrimonio e all’interno di quella camera d’albergo mi dissi che era arrivato il momento di guardare quelle opere sul serio. Accesi la luce, aprii la cartella. Fu proprio lì che mi è accadde una cosa unica, meravigliosa, direi magica. Rimasi come pietrificato! Guardando quelle incisioni ebbi l’impressione che emanassero una luce così forte, più abbagliante di quella solare. Erano delle immagini magiche, impregnate di una sostanza di mistero. In quella piccola camera d’albergo trascorsi ore ed ore, osservando una ad una le mie incisioni e scoprendo una miriade di dettagli, oggetti, figure, visi nascosti. Non finivo mai di contarli e non riuscivo proprio a staccarmi dalla visione. Vicino all’estasi capii che avevo fra le mani un’opera unica al mondo. Nessuno mi aveva mai così affascinato, incuriosito, preso, colpito, per tecnica e genio, immaginazione e profondità del messaggio filosofico e metafisico. Fui travolto da un sentimento potentissimo.


Di ritorno a Venezia con le incisioni gelosamente strette sotto il braccio, cominciai a ripensare da capo la mia visione delle opere di JPV. Quel giorno presi un impegno con me stesso: non avrei avuto tregua, perché avevo capito che quell’opera era di una densità enorme e mi sarei dedicato a JPV per molti anni a venire, forse per tutta la vita. Anche grazie a dei soldi di famiglia, oltre quelli che avevo messo da parte, cominciai a rastrellare il mercato. Con degli elenchi messi insieme nel tempo, cominciai ad andare da Parigi a Quimper, da Ginevra a Milano, passando per Roma e Brescia e acquistai non solo altre incisioni, ma più copie della stessa incisione, nonché opere uniche.
Piano piano mi informavo, chiedevo alle persone che avevano conosciuto JPV, ai suoi amici, ai suoi familiari, ai suoi collezionisti, tutti contatti e nominativi fornitimi da de Marsanich, che considero come un padre professionale oppure da Michèle Broutta la gallerista di JPV in Francia, con cui ho un profondo legame. A loro chiesi di raccontarmi dell’artista, dell’uomo, del compagno, in testa avevo

Giuliano de Marsanich alla Galleria (e con) Michèle Broutta nel 1983 a Parigi durante la vernice della mostra di Velly

l’idea di scrivere un giorno la biografia completa e un catalogo ragionato delle opere uniche di JPV. Volevo mettere insieme tutti i piccoli pezzi di un puzzle molto complesso, ulteriormente frammentatosi dopo la scomparsa dell’artista.


Ogni volta tornavo a guardare le sue opere e succedeva qualcosa di magico, ciò accade solo per i grandi artisti e i grandi capolavori. Ogni volta che tornavo a guardare le incisioni scoprivo qualcosa di nuovo, talmente il microcosmo di quelle opere era ricco di simboli, di immagini nascoste, di piccole scritte. E tutt’oggi continuo a scoprire cose importanti, non solo qualche particolare in più, ma vere e proprie nuove chiavi di lettura.


Questa ricerca attorno all’opera di JPV ha completamente segnato la mia vita. All’inizio del 2003 fui interpellato dall’amico Slobo, artista di origine yugoslava che gestiva la triennale dell’incisione di piccolo formato a Chamalières e di cui ero consigliere già da anni. Slobo aveva conosciuto JPV e ne era stato molto colpito. Saputo che possedevo la sua opera incisoria completa ci permise di utilizzare la rotonda del museo d’Arte di Clermont-Ferrand per una mostra personale di JPV. Compito arduo!
Ovviamente le opere già le avevo, avevo iniziato le mie ricerche, ma non mi sentivo ancora pronto per fare un catalogo o scrivere. Avevo bisogno di un appoggio, di una persona che avesse lavorato nel sistema museale, sia per definire le tematiche sia per una presentazione decente per il catalogo. In quel momento pensai ad una giovane donna che avevo conosciuto a Parigi, Julie Grislain, presentatami tempo addietro da un amico.


Era una giovane storica dell’arte, molto simpatica, e durante uno dei miei soggiorni parigini decisi di incontrarla. Con mio grande stupore anche lei aveva deciso di lasciar tutto e andar a vivere in Italia dopo aver lavorato presso alla Reggia di Versailles

Julie Higonnet, 2009

e al Museo Cernuschi. E quindi decisi di coinvolgerla esclusivamente nella preparazione della mostra che sarebbe avvenuta alla fine 2003. Il primo maggio di quell’anno, Julie arrivò a Venezia e iniziò a lavorare al progetto. Era l’anno della biennale, avevo molto lavoro da svolgere e con Julie lavorammo moltissimo, giorno e notte ininterrottamente, d’altronde il tempo stringeva. 


Al MARQ di Clermont-Ferrand allestimmo la mostra insieme e subito dopo l’inaugurazione ci dicemmo che avremmo dovuto portare il catalogo alla madre di JPV. Ci demmo dunque appuntamento in Bretagna. La signora Velly era molto malata e non potemmo incontrarla.


Dal 2003 abbiamo fatto molti progressi e siamo riusciti ad individuare diverse opere di JPV. Sappiamo che ha realizzato circa 300 opere uniche, ha inciso 97 lastre di cui una quindicina purtroppo scomparse. Abbiamo girato circa 300 ore di video intervistando amici, parenti e collezionisti. Abbiamo raccolto un’ampia mole di materiale per il catalogo ragionato.


Mi piacerebbe far conoscere questo grande artista anche in altri paesi europei. Penso molto alla Francia, alla Germania, all’Austria, ma anche alla Svizzera e ovviamente all’America. L’opera di JPV lo meriterebbe perché a confronto di quella di molti altri artisti è completamente libera. Lui non fu mai condizionato da nessuno. Mai fu un artista commerciale. Ha sempre fatto quello che voleva. Viceversa, spesso, gli artisti per motivi di carriera si lasciano andare. Per JPV l’arte era una sorta di religione, una fede, pertanto completamente libera da ogni condizionamento, autentica, vissuta, autobiografica. Eppure non strettamente personale. Non solo. Se lo fosse infatti non mostrerebbe

163   Autoritratto a grandezza naturale  1987

matita, 76 x 57 cm

altro che sé stesso. In verità, come nel bellissimo romanzo di Camus, descrivendosi, l’artista mostra l’umanità intera. È un messaggio di grande portata, non solo filosofica. Il suo lascito ci insegna che qualsiasi cosa, anche la più modesta, anche la più insignificante, è degna di attenzione. Un insetto, un filo d’erba, piuttosto che qualsiasi oggetto, si trasformano nel mondo. Osservandoli attentamente, con la necessaria dovizia, con meticolosa cautela, si comprende da dove provengono, la vita che conducono e quella che avranno. E infine quale sarà la loro morte. Racchiudono un inizio e una fine in continua evoluzione, un rinnovamento perenne. Questa eterna metamorfosi mi ha colpito nel mio intimo più profondo. Se guardo alla mia vita, c’è ne è una prima e un dopo JPV. La mia visione del mondo è stata radicalmente cambiata. Adesso sono continuamente affascinato dalla ricchezza straordinaria delle cose, delle persone, delle nuvole, dal paesaggio, dalla conchiglia di una lumaca. Tutto grazie a JPV è diventato una sorta di miracolo. Questa evoluzione biologica di cui siamo il frutto ci consente una contemplazione totale e magnifica del mondo che ci circonda. Viviamo questa esistenza piena di meraviglie e le meraviglie sono quotidianamente davanti ai nostri occhi. Ho acquistato la consapevolezza della ricchezza, della densità, della profondità e della bellezza di ogni momento che dobbiamo trascorre in vita su questo pianeta. Partecipando all’esistenza in un modo rispettoso della natura e delle persone. Con questo non pretendo di imporre ad altri alcuna visione, vorrei solo condividere, far partecipe il prossimo di questa visione globale.”
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La planche de cuivre aux outrages


Pierre Higonnet, Venise, septembre 2003


À l’origine, la planche de cuivre polie est un miroir où se reflète le visage de l’artiste, image éphémère et déformée. Son ambition est de pérenniser dans la surface lisse une image fidèle du paysage intérieur. La gravure évolue dans un monde où tout est à l’envers, comme au royaume merveilleux d’Alice. Son mode de réalisation inversée consiste en la transposition subtile d’images oniriques dans la matière métallique. Au duel du noir et blanc, le haut et le bas s’inversent, comme le jour et la nuit, l’ombre et la lumière. C’est ce que Velly nomme « le clair-obscur ». La victoire de l’artiste réside dans la synthèse réussie des contraires et des oppositions, qui suscite l’émerveillement.


Soumise tout d’abord à la flamme et à la fumée noire, la planche endure les mille sillons du burin qui laboure infatigablement sa surface. Notre artiste sait parfois laisser des espaces en jachère. Le cuivre est travaillé en tout sens : irrigué de bains d’acides corrosifs aux effets imprévisibles sur cette parcelle d’espace restreint, ce travail lent et minutieux, mais jamais répétitif, prend du temps. Semailles microscopiques, devant lesquelles s’écoulent des jours, des semaines. Après des mois d’entretien (ébarbage) et de soins (brunissage) arrive l’heure tant attendue de la récolte. Le cuivre est passé au distillat de pétrole dénaturé pour ôter toute trace de produits gras. Cette toilette enivrante dévoile l’ensemble du travail accompli. Après inspection, le cuivre doit stoïquement supporter la souillure de l’encre qui obscurcit le champ comme une marée noire. Ô horreur ! Le dessin semble avoir disparu sous cette couche épaisse et huileuse. Il faut alors éponger le magma : rudement frottée à la tarlatane, la planche attend que le premier geste d’amour surgisse comme une ultime volonté : avec dextérité, la caresse de la paume et du talc enlève le dernier voile d’encre perceptible. Enfin prêt pour le tirage, le cuivre découvre une machine massive et primitive faite de bois et de fer, aux conséquences douloureuses; il est fixé sur un lit de langes de coton blanc. Le tireur met à exécution la sentence: soixante, cent passages sous la roue.


Mais cette punition, le cuivre ne la subira pas tout seul. L’apparition de la blancheur virginale de la feuille (taillée sur mesure et parfois recouverte d’un papier de Chine appliqué) annonce une union et un passage. En présence des témoins, ces épousailles graphiques consacrent à la fois le mariage de la feuille vierge à la matrice et sa consommation dans son étreinte trop brève et par définition unique. Une fois la feuille souillée, l’acte est accompli. Et par un transfert familier, le support est consacré, l’encre noire et visqueuse laissée par la main de l’artiste s’est changée en paysages infinis, en nus féminins, en arbres, en plantes et en ciel étoilé. Après avoir recueilli l’affreux jus, la feuille anoblie sort de son anonymat au cours de ce long procédé déchirant.


Ce travail exige la sûreté de la main qui grave et requiert une tension aiguë, doublée d’une patience infinie. L’incision du burin affilé dans la matière résistante du cuivre, signe ineffaçable, doit être sans bavures. La concentration très particulière de ce travail par petits signes entraîne un éveil, et cette clairvoyance débouche (enfin !) sur la découverte et l’exploration de mondes insoupçonnés.


Vision globale et surélevée : une multitude de points de vue, tous possibles, s’affrontent dans une mêlée apparemment désordonnée, plages de visibilité et d’absence, vastes étendues arides et détails minuscules. La gravure est un palimpseste des tourments de l’artiste, une succession d’états d’âme puisés dans la mémoire, dont les strates se superposent comme par sédimentation.

 

Pierre Higonnet on

October 31st, 2009

at the Panorama Museum

on the occasion of the opening of the Velly exhibition


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Pierre & Julie Higonnet 2016